Histoire du carreau de ciment

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Le carreau de ciment, appelé « carreau-mosaïque » au début de son histoire, est né vers 1850. Il a été inventé en Ardèche par Étienne Larmande, un entrepreneur des travaux publics français.

Il faut se représenter qu’alors, les seuls pavages existants étaient en pierre, en marbre ou en granit, des matériaux très onéreux que les applicateurs travaillaient sur place. Le carreau de ciment, solution alternative originale, solide et bien moins chère, connaît donc rapidement un immense succès. C’est l’époque où on les voit fleurir dans les halls des immeubles haussmanniens, par exemple.

À la base de la fabrication des carreaux de ciment anciens, un procédé révolutionnaire découvert par l’ingénieur ardéchois Étienne Larmande et relaté par Yves Esquieu : La chaux hydraulique, seule ou mélangée dans de certaines proportions à de l’argile calcinée, du sable et de l’eau, produit une matière aussi dure que de la pierre ordinaire sans qu’il soit besoin d’aucune cuisson. 

Les diviseurs en bronze.

La subtilité des carreaux de ciment, c’est d’être composés de dessins polychromes incrustés dans le carreau. Comment arrive-t-on à de tels résultats ? Une bien belle invention que l’on doit à Auguste LACHAVE, serrurier de Viviers.

À la demande d’Étienne LARMANDE, il conçut des « diviseurs » en bronze de formes géométriques différentes. Ces derniers seront ensuite insérés dans le moule du carreau de ciment pour créer le décor, ce qui permet de répartir les couleurs du motif sans bavure.

Les carreaux de ciment sont divisés en plusieurs couches de sable et de ciment.

Les différentes étapes de réalisation :
  • La première partie à être fabriquée est la couche visible du carreau.
  • Le diviseur est placé dans le moule du carreau.
  • Chaque couleur, à base de ciment, de poudre de marbre et d’oxydes métalliques, est ensuite coulée dans les emplacements souhaités du diviseur.
  • Le diviseur est retiré lorsque le ciment n’est pas tout à fait sec, mais assez solide pour que les couleurs ne se mélangent pas.
  • Le mortier qui constituera la surface du carreau est saupoudré de ciment pur ou de sable.
  • Avant le séchage à cœur de la première couche, on constitue la couche de structure (ou couche « semelle ») à l’aide d’un mortier grossier de ciment gris et de sable.
  • Le tout est placé sous presse (50 à 110 kg/m2).
  • Démoulé, le carreau est ensuite placé à l’air libre dans des casiers pour le séchage.
  • Plus tard, il est immergé pendant 2 ou 3 heures dans de l’eau afin d’hydrater le mortier et sera enfin mis à sécher. Traditionnellement, les carreaux étaient plongés dans des bacs d’eau, mais aujourd’hui, ils sont pulvérisés, ce qui raccourcit leur temps de séchage (3 à 5 jours) et fait disparaître l’effet de laitance sur leur surface.